Faut-il laisser les enfants utiliser l’IA pour faire leurs devoirs ?

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L’intelligence artificielle (IA) est sans aucun doute l’une des plus grandes avancées technologiques réalisées depuis la naissance d’Internet. D’ailleurs, malgré les progrès considérables de ces dernières années, les experts estiment que c’est seulement le début. On pourrait comparer l’irruption de cette technologie dans nos vies à l’arrivée d’Internet au sein de nombreux foyers dans les années 1990.

Après avoir évolué avec le Web au cours des trois dernières décennies, nous familiarisant avec ses capacités, ses opportunités et ses pièges, nous devons aujourd’hui en faire de même avec cette nouveauté tout aussi révolutionnaire.

Alors que les jeunes utilisent l’IA dès l’âge de 7 ans, beaucoup de parents et d’enseignants sont inquiets, se demandant si elle ne risque pas de provoquer une dépendance susceptible de nuire à l’éducation et au développement des enfants.

L’IA, c’est quoi ?

Le terme « intelligence artificielle » (ou « IA ») désigne une technologie capable de réaliser des tâches qui nécessitent normalement un cerveau humain. Les algorithmes, l’apprentissage automatique (qui consiste pour un ordinateur à acquérir des connaissances à partir d’une immense quantité de données) et d’autres techniques permettent aux systèmes concernés de reconnaître la parole, de produire du contenu, de prendre des décisions, de comprendre le langage et même d’identifier les objets d’une image. 

L’IA peut être considérée comme un robot conçu pour nous aider à résoudre des casse-têtes, dont on commence par lui montrer un grand nombre pour qu’il tente d’en trouver la solution. Ainsi, de la même manière que l’on s’améliore avec l’expérience, ce robot trouve de plus en plus souvent de bonnes réponses, jusqu’à pouvoir résoudre tous les casse-têtes proposés. 

Toutefois, lorsque les gens parlent d’IA dans un contexte scolaire, ils font plutôt référence à l’outil d’IA générative ChatGPT. Lancé en 2022, ce dernier a stupéfié des gens de tous horizons par son aptitude à avoir des conversations naturelles, à répondre à des questions et à générer du contenu créatif, y compris des blagues et des chansons !

Comment les enfants peuvent-ils utiliser l’IA pour faire leurs devoirs ?

L’IA recouvre un éventail d’outils pouvant aider les élèves dans leur travail de manières diverses et variées. Par exemple, l’un y fera appel pour écrire une dissertation, tandis qu’une autre s’en servira pour transcrire l’enregistrement audio d’un cours qu’elle a manqué car elle était malade.

Grâce à cette technologie, les enfants peuvent : 

  •   répondre à des questions et effectuer des recherches ;
  •   traduire une langue ;
  •   résumer un article ;
  •   décomposer des concepts difficiles pour mieux les comprendre ;
  •   résoudre des problèmes de mathématiques et analyser le raisonnement appliqué ;
  •   vérifier l’orthographe et la grammaire d’un texte ;
  •   fournir des invites (requêtes) créatives ; 
  •   générer des questions pour s’entraîner en vue d’un examen ;
  •   concevoir un programme d’apprentissage ;
  •   convertir du texte en parole s’ils sont malvoyants et vice-versa s’ils sont malentendants.

 

teenager using AI for homework

 

Pourquoi l’utilisation de l’IA par les enfants pour faire leurs devoirs préoccupe-t-elle les parents ?

Peu de temps après le lancement de ChatGPT, certaines écoles, notamment celles de New York, en ont interdit le recours, craignant une hausse des cas de tricherie et un impact négatif sur l’apprentissage des élèves. Elles sont néanmoins revenues sur leur décision après que leurs équipes pédagogiques se sont familiarisées avec ses outils. Aujourd’hui, de nombreux établissements scolaires reconnaissent ainsi les opportunités de l’IA, dont elles encouragent une utilisation responsable.

Bien que cette technologie soit autorisée en classe seulement dans certaines circonstances, un grand nombre de parents se méfient de son recours dans le cadre scolaire et font part de plusieurs préoccupations : 

Une utilisation excessive de l’IA pourrait nuire à la créativité et à l’esprit critique 

Les devoirs sont censés aider les élèves à développer leurs compétences, à renforcer leurs connaissances et à mettre en pratique des concepts. Si l’IA leur facilite trop la tâche, elle risque donc de les empêcher de réfléchir par eux-mêmes et de les priver de précieuses occasions d’apprendre.

Bien que cette inquiétude soit fondée, le problème reste pourtant de savoir comment – et non si – elle est utilisée. En effet, grâce à des règles claires concernant son recours, l’IA peut encourager la créativité et un esprit critique, générant une image ou un énoncé comme source d’inspiration pour écrire une nouvelle ou un poème.

Utiliser l’IA revient à tricher

L’utilisation d’un outil d’IA, comme ChatGPT, par des enfants pour faire leurs devoirs peut constituer une forme de tricherie, selon la manière dont ils s’en servent et la politique de leur école.

Par exemple, ce serait du plagiat d’en faire usage pour rédiger une dissertation entière ou répondre à toutes les questions d’un exercice sans en faire mention. 

Les enseignants donnent des devoirs à leurs élèves pour qu’ils développent leurs capacités de réflexion, de résolution de problèmes et de rédaction en dehors des cours. Un recours excessif ou irresponsable à l’IA peut les priver de cette opportunité. 

C’est pourquoi de nombreux établissements scolaires font désormais une distinction nette entre aide raisonnable et tricherie.

L’IA peut fournir des informations erronées ou trompeuses

OpenAI, entreprise à l’origine de ChatGPT, reconnaît que son outil « donne parfois des réponses crédibles pourtant incorrectes ou dénuées de sens », ce qui est loin d’être idéal pour progresser et passer dans la classe supérieure.

Son ton confiant donne l’impression qu’il sait toujours de quoi il parle, mais il faut faire attention à ses sources. Ce robot conversationnel s’appuie sur ses données d’entraînement et des prédictions statistiques plutôt qu’une forme quelconque de raisonnement ou un accès à des connaissances en temps réel.

Il peut donc fournir des informations :

  •   obsolètes, car il a été entraîné à l’aide de données publiées jusqu’à une certaine date et il n’est pas mis à jour ;
  •   biaisée ou inexactes, car ces données ont été recueillies sur Internet, où il ne faut pas croire tout ce que l’on voit ;
  •   entièrement fausses, car il génère du texte sur la base de ces données sans les « comprendre » comme le fait un être humain, d’où des réponses parfois bien loin de la réalité même si elles semblent vraisemblables.

Bien que les outils d’IA ne cessent de gagner en intuition, les élèves doivent toujours en vérifier les réponses auprès de sources fiables. D’ailleurs, on peut demander à ChatGPT de donner les siennes !

 L’IA contribue à l’augmentation d’un temps d’écran déjà trop élevé

 Trouver l’équilibre entre temps d’écran et apprentissage est un sujet brûlant dans le monde de l’éducation et de la parentalité, alors que l’IA occupe une place grandissante dans la vie des enfants.

Quoi qu’il en soit, cette technologie aussi ne doit pas les inciter à se détourner complètement des livres et autres supports non numériques. Certains parents optent ainsi pour une solution de contrôle parental, comme Qustodio, afin de favoriser une relation saine à l’IA et aux appareils en général.

 Les plateformes d’IA recueillent les informations personnelles des enfants

 Pour apprendre et s’améliorer, l’IA a besoin de données – d’une grande quantité de données. Il lui arrive donc parfois de suivre les recherches de ses utilisateurs et de recueillir les informations sensibles qu’ils ont saisies. Or, cela inquiète beaucoup les parents qui souhaitent protéger la vie privée de leurs enfants en ligne.

 Conscientes de ces préoccupations, la plupart des plateformes d’IA ont adopté des mesures visant à protéger les données de leurs utilisateurs. Par exemple, selon la politique de confidentialité d’OpenAI, ChatGPT : 

  •   anonymise les données saisies par ses utilisateurs en supprimant toute information personnellement identifiable (personal identifiable information ou PII) ;
  •   ne demande ni ne stocke aucune information sensible – noms, adresses ou autres PII ;
  •   permet à ses utilisateurs de refuser que leurs conversations servent à améliorer son modèle ; 
  •   présente des restrictions d’âge pour se conformer aux lois sur le respect de la vie privée, ses utilisateurs devant avoir plus de 13 ans et demander l’autorisation de leurs parents au-dessous de 18 ans (obligation qui peut être néanmoins facilement contournée en l’absence d’une vérification de l’âge) ;
  •   crypte les données partagées dans ses conversations pour en prévenir tout accès non autorisé ;
  •   stocke les données de ses utilisateurs seulement pendant une durée limitée.

 Quelle que soit la plateforme d’IA concernée, nous vous recommandons de lire sa politique de confidentialité pour mieux comprendre ce qu’elle fait des données de votre enfant et définir vos préférences en la matière.

 

Cinq habitudes pour bien utiliser l’IA

Indépendamment de votre point de vue sur l’IA, il faut savoir deux choses : elle est bien établie et elle va continuer à s’améliorer. Au cours des prochaines années, elle va même occuper une place grandissante dans notre quotidien. C’est pourquoi, malgré des inquiétudes justifiées, nous devons nous poser une question en particulier, à savoir comment encourager nos enfants à l’utiliser de manière responsable ?

Voici cinq habitudes à prendre pour avancer sur la bonne voie :

1. Éviter de s’appuyer entièrement sur l’IA

Malgré les dires de certains, l’IA n’a pas remplacé – et ne peut pas remplacer – notre matière grise. Au lieu de lui demander de faire l’intégralité de leurs exercices, les enfants peuvent s’en servir pour mieux comprendre certains concepts avant de trouver la solution par eux-mêmes.

2. Poser de meilleures questions

Puisque la qualité des réponses de l’IA dépend de celle des questions qu’on lui pose, c’est l’occasion pour les enfants de s’entraîner à formuler des requêtes claires et précises. Par ailleurs, des questions complémentaires réfléchies peuvent favoriser une meilleure compréhension.

3. Effectuer une vérification auprès de sources fiables

Malgré leur ton confiant, les robots conversationnels basés sur l’IA peuvent donner des réponses obsolètes, biaisées ou inexactes, voire entièrement fausses !

Au lieu de les croire aveuglément, les enfants doivent ainsi apprendre à recouper ces informations, en les vérifiant auprès de sources fiables.

4. Jouer avec l’IA ensemble

Invitez votre enfant à explorer l’IA avec vous, en créant par exemple des images ou des chansons amusantes à deux.

Ce sera l’occasion de vous familiariser ensemble avec les capacités de cette technologie et de montrer que vous êtes là en cas d’inquiétudes à son sujet.

5. Fixer des limites justes

L’IA peut s’avérer addictive et entraîner rapidement des abus. À l’instar d’autres technologies, elle doit donc être soumise à quelques règles de base. Vous pouvez recourir à une solution de contrôle parental, comme Qustodio, pour bloquer les applications et les sites Web qui proposent des services liés à ce domaine ou leur associer des limites d’utilisation.

 

Alors que l’IA se développe à un rythme soutenu depuis plusieurs années, il est normal qu’un grand nombre d’entre nous, notamment les parents, soient méfiants, voire inquiets, à son égard. Il s’agit malgré tout d’un outil incroyable capable de soutenir nos enfants dans leur apprentissage. En leur montrant comment l’utiliser de manière responsable, nous pouvons les aider non seulement à améliorer leurs notes, mais aussi à mieux se préparer à un avenir dans lequel elle sera incontournable.

Qustodio dashboard | kids screen time

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